L’AJSPI et le Collège des Bernardins vous invitent à un petit déjeuner de presse, jeudi 27 avril de 9 h à 11 h, au Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, Paris 5, sur le thème :
« L’homme au défi des performances techno-scientifiques ».
Avant le colloque « Critique de la raison transhumaniste »* que le Collège des Bernardins organise les 19 et 20 mai 2017, nous vous invitons à échanger avec un spécialiste de l’intelligence artificielle, Jean-Gabriel Ganascia, chercheur au laboratoire d’informatique de Paris 6, et un philosophe, Dominique Folscheid, codirecteur du département Éthique biomédicale du Collège des Bernardins.
Jean-Gabriel Ganascia, qui vient de publier « Le mythe de la singularité, faut-il craindre l’intelligence artificielle ? », parlera des recherches qu’il poursuit dans le cadre du projet ANR Ethic et agents autonomes : doit-on s’inquiéter d’une automatisation des machines et des agents virtuels qui pourraient décider à notre place sans obéir à nos injonctions ? Comment limiter les capacités d’actions de ces machines, et s’assurer qu’elles respectent certaines règles « morales » ? Peut-on concevoir un cadre formel qui permette à des agents humains et artificiels d’interagir entre eux ?
Plus largement, il discutera de la façon dont certaines multinationales de la Silicon Valley brandissent abusivement la perspective d’une intelligente artificielle surpuissante et d’un cyberavenir où l’humanité aurait confié le pouvoir de décision aux machines.
Dominique Folscheid s’interroge lui sur la vision de l’homme véhiculée par le courant transhumaniste et dominée par une approche mécaniciste. Quels critères éthiques nous permettraient de distinguer entre les applications des techniques (intelligence artificielle notamment, mais pas seulement) permettant une réelle assistance à la personne humaine et d’autres qui pourraient porter atteinte à la dignité de l’individu ?
Alors que la valeur « éthique » majeure est devenue la performance, la progression de l’esprit postulé comme une substance totalement indépendante du corps prend le pas sur la recherche de l’accomplissement de la personne. Existe-t-il un risque sérieux que la négation d’une « nature » humaine conduise à la négation de la personne humaine ?
* Colloque conclusif du séminaire « Humanisme, transhumanisme, Posthumanisme »