Pour cette première édition de la Bourse d’enquête sur le climat, 16 projets ont été présentés par 26 journalistes originaires de 14 pays différents. Le jury a été très impressionné par la qualité des candidatures. Aux quatre coins de l'Europe, des journalistes scientifiques ont trouvé des histoires et des enquêtes passionnantes pour parler autrement du changement climatique. Les lauréats ont été annoncés le 8 juillet, lors de la 5ème Conférence européenne des Journalistes Scientifiques, à Toulouse (France) :
Olga Dobrovidova (Russie), Tidal Current, 3 000 euros
L’énergie marémotrice est une véritable énigme ; la première usine marémotrice, située à La Rance (France), est entrée en service en 1966. Pourtant, un demi-siècle plus tard, cette source d’énergie renouvelable est encore très peu répandue puisqu’il est physiquement difficile de visiter l’intégralité des usines marémotrices du monde. L’énergie marémotrice est-elle économiquement viable aujourd’hui ou le sera-t-elle dans un avenir proche ? Sur quelle philosophie reposaient les projets des années 1960 et comment ceux-ci ont-ils résisté à l’épreuve du temps ? À quoi ressemble une centrale marémotrice en Arctique ? Le projet Tidal Current est une enquête multimédia destinée à explorer cette technologie sur l’ensemble du globe, en s’attachant plus particulièrement à son empreinte environnementale et climatique.
Vera Novais (Portugal) et Michele Catanzaro (Espagne), Grassroots for climate, 3 550 euros
En Europe, l’Espagne et le Portugal comptent parmi les régions les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique. Pourtant, la crise financière a mis un coup d’arrêt à la capacité des États et des sociétés à adopter des mesures ambitieuses d’adaptation et d’atténuation. Le projet Grassroots for climate cherche à déterminer si les initiatives développées par les citoyens peuvent constituer une réponse à cette problématique. Outre les formidables récits de réussite, d’échec et de créativité qu’il présente pour relever le défi du changement climatique, ce projet interroge des experts en environnement, en économie et en énergie, afin d’évaluer l’impact de ces initiatives et rendre compte des études menées sur les réussites, les défis et les limites de ces initiatives citoyennes.
Slobodan Bubnjević, Marija Đurić et Nikola Zdravković (Serbie), A Regional Map of Climate Skepticism, 6 000 euros
Dans le cadre de l’actuel processus d’adhésion à Dans le cadre de l’actuel processus d’adhésion à l’UE, les pays des Balkans occidentaux se dotent de politiques climatiques visant à répondre aux objectifs fixés par l’Union. Ils tentent par ailleurs, dans une certaine mesure, de sensibiliser le public à ces questions. Pourtant, dans le même temps, le scepticisme face au changement climatique a rapidement envahi le paysage médiatique local. Le climatoscepticisme affiché dans cette région est-il propre à ces populations ou est-il encouragé, voire manipulé, par certaines parties prenantes ? Regional Map of Climate Skepticism entend enquêter sur les mécanismes fondamentaux à l’œuvre dans le cadre de ce sentiment dans la région.
Toutes nos félicitations aux lauréats!
Le jury était constitué de journalistes scientifiques et d’experts de la question du changement climatique :
- Jacopo Pasotti (auteur/photographe scientifique et environnemental basé en Suisse) ;
- Mićo Tatalović (journaliste scientifique et directeur de l’information originaire de Croatie, président d’ABSW) ;
- Lise Barnéoud (journaliste scientifique française, AJSPI) ;
- Franck Courchamp (chercheur, basé en France, travaillant sur les conséquences du changement climatique sur la biodiversité et les écosystèmes, CNRS), lauréat du programme Climate Initiative de BNP Paribas en 2014 et membre du comité scientifique de la Fondation ;
- Friederike Otto (Directrice adjointe de l’Environmental Change Institute, Université d’Oxford), lauréate du programme Climate Initiative de BNP Paribas en 2016.