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Lausanne - clap de fin !

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Ca y est ! Le campus de l’EPFL est en train de prendre sa configuration estivale, les banderoles du WCSJ2019 ont disparu des façades,  et les avions ramenant les derniers journalistes scientifiques internationaux chez eux ont décollé de l’Aéroport de Genève. L’heure des premiers bilans a sonné pour cette onzième conférence mondiale des journalistes scientifiques, coorganisée par l’AJSPI et ses homologues Suisses et Italiennes (ASJS et SWIM).

Voici quelques chiffres  pour la résumer : 1257 participants, dont 60% de femmes, provenant de 83 pays ; 337 orateurs (164 femmes, 173 hommes), 63 sessions (parallèles ou plénières), 109 bourses distribuées par la conférence, principalement à des journalistes de pays en développement (plus 23 par l’AJSPI directement à ses membres). Et plus de 30 voyages de presse, ainsi qu’une cinquantaine de déjeuners journalistes/chercheurs dans les laboratoires de l’EPFL et de l’UNIL. Les pays les plus représentés étaient, par ordre, la Suisse, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie. Avec aussi des représentations fortes de pays tels que le Japon, le Canada, l’Inde, la Russie, l’Australie, le Mexique, la Corée et le Brésil.

Sur les 91 français qui ont assisté à la conférence, il y avait 36 membres de l’AJSPI (dont deux étudiants) et 6 journalistes qui ne sont pas (encore ?) membres de notre association. Les autres étaient des chercheurs, des attachés de presse, ainsi que des représentants des écoles de journalisme et des partenaires de la conférence. Nous avions des orateurs et des organisateurs dans de nombreuses sessions : Jérôme Fenoglio a participé à la plénière d’ouverture sur la place de la science dans les médias, Dominique Leglu à la table ronde sur l’avenir des magazines scientifiques, Tania Rabesandratana a mis sur pied et modéré une session consacrée aux femmes dans le journalisme scientifique (et animé un entretien avec Jean-Eric Paquet), Cécile Klingler a organisé et animé la journée d’ateliers consacrée à la création d’un réseau de journalistes scientifiques francophones, Stéphane Foucart et Stéphane Horel ont participé à des sessions sur le journalisme d’investigation, j’ai animé la plénière avec Naomi Oreskes sur le traitement des controverses scientifiques, tandis qu’Hélène le Meur assurait l’interface de la conférence avec les principaux orateurs en supervisant les plénières et  les Keynotes, et que Lise Barnéoud et Audrey Mikaëlian pilotaient les voyages de presse en France.

Impossible de résumer l’ensemble des débats et conférences ; il y en avait pour tous les goûts et centres d’intérêt, depuis l’utilisation de l’intelligence artificielle par les journalistes jusqu’aux pièges subtils des méta-analyses et des statistiques scientifiques, en passant par le journalisme de solutions ou la crise climatique. La tonalité plus critique et favorable à l’investigation que nous voulions donner à cette édition était bien au rendez-vous, nous avons réussi également à atteindre la quasi-parité au niveau des orateurs, et une plus forte représentation des pays et problématiques du Sud, même s’il reste du travail à faire de ce côté (cela reflète aussi la profession). Un regret peut-être : nous espérions rompre davantage avec les formes classiques de la conférence, et trouver des formats de sessions et de discussions originaux, ce qui s’est avéré plus compliqué que prévu – les tables-rondes traditionnelles ont fini par dominer.

Une bonne surprise inattendue (et inédite) de cette conférence de journalistes scientifiques : la participation de dirigeants politiques d’un niveau très élevé à sa cérémonie d’ouverture. S’y sont en effet exprimés la vice-présidente du Conseil Fédéral (gouvernement) Suisse, Simonetta Sommaruga, la ministre française de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, ainsi que le Commissaire européen à la recherche Carlos Moedas. Et l’axe de leurs trois discours était le même : les journalistes scientifiques, à l’heure où science et technologie ont acquis une puissance sans précédent, et où la désinformation est partout, accomplissent un travail essentiel au service de la société. « Le journalisme scientifique ne doit pas être le parent pauvre des médias », a par exemple déclaré Simonetta Sommaruga, avant d’ajouter « l’exercice de la démocratie est aussi tributaire du travail des journalistes scientifiques ». On le sait, un discours n’est qu’un discours, mais à l’heure où se répand le « media-bashing », il est bon que les politiques s’aperçoivent de notre existence, soulignent l’importance de notre profession et lui apportent du soutien.  Frédérique Vidal  a même souligné l’importance à ses yeux des échanges journalistes-chercheurs que l’AJSPI organise avec le soutien du MESRI.

Enfin, à l’occasion de cette conférence a été officiellement lancée, au cours d’une assemblée générale, la Fédération Européenne pour le Journalisme Scientifique (EFSJ), qui vise à représenter les associations nationales de journalistes scientifiques au plan Européen, et à favoriser leur coordination. L’EFSJ, dont la présidente provisoire était Viviane Thivent, a désormais un président de plein droit en la personne de Krijn Soeteman, de l’association néerlandaise. Un bureau de sept personnes a également été élu, dont je fais partie.

Pour conclure cette semaine bien riche, le lieu de la prochaine conférence mondiale, le WCSJ2021, a été choisi : ce sera la ville colombienne de Medellin ! Le slogan de la conférence de Lausanne, « vers de nouvelles hauteurs pour le journalisme scientifique », va donc rester d’actualité à l’ombre de la cordillère des Andes. Espérons que nous nous y retrouverons nombreux !

Yves Sciama, Président de l'AJSPI

Photo : Une partie du groupe de l'AJSPI à Lausanne, avec nos excuses aux absents !

 


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