Quel bilan faire de la COP Biodiversité qui s'est déroulée à Cancun du 4 au 17 décembre dernier ?
Moins connue que la COP climat, elle est pourtant tout aussi importante. C’est là que se dessinent les politiques nationales et internationales qui engagent le devenir de la biodiversité mondiale. D’importants engagements ont été pris.
Nous vous proposons de faire le point sur les sujets majeurs qui y ont été discutés.
Où en sont les objectifs d’Aichi ? Où en sont les engagements du protocole de Nagoya (accès et partage équitable des ressources génétiques) ? Quel sera le rôle des acteurs économiques dans la conservation de la Nature ? Pourquoi la Finance s’invite-t-elle aux débats ? Quelle place sera donnée aux OGM et à la biologie de synthèse ?
Deux grands témoins nous apporteront leur vision critique : Sandrine Bélier directrice de l'association Humanité et Biodiversité et Didier Babin, président pour la France du Comité Man and Biosphere (Unesco).
Rendez-vous à 9h au siège de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), 195, rue Saint-Jacques, 75005 Paris (dans les locaux de l'institut océanographique de Paris). Le nombre de places étant limité, merci de vous inscrire rapidement en envoyant un courriel àcontact@jne-asso.net
Programme du petit déjeuner :
La Cop Biodiversité, Pierre-Edouard Guillain, directeur de la FRB – 15 mn
. Son histoire
· Ses enjeux – et son environnement
· Le rôle des scientifiques dans cette COP
Le bilan de la France à mi-parcours des objectifs d’Aïchi, Xavier Sticker, Ambassadeur français délégué à l’environnement – 10 mn
En 2010, les Etats, réunis à Nagoya , décidaient d'adopter un plan stratégique (2011-2020) en faveur de la biodiversité, dit objectifs d’Aichi pour « valoriser, conserver et restaurer biodiversité ». Cancun a été l'occasion de faire le point sur les avancées et le chemin qu'il reste encore à parcourir. Où en est la France ?
Biologie de Synthèse, Barbara Livorel et Jean-François Silvain, FRB – 20 mn
Le terme est abscons et englobe des réalités très différentes, mais dont les enjeux sont majeurs. Il s’agit notamment en France de savoir ce que l’on entend par OGM. La question a fait débat au sein du Haut Comité de biotechnologies et plusieurs associations ont quitté les discussions. Mais le débat est beaucoup plus large et engage l’avenir du vivant tout entier. Il s’agit finalement de produire de nouvelles fonctions et objets biologiques en particulier pour élaborer de nouvelles thérapies, pour l’agriculture… Les promesses sont nombreuses y compris pour les gains des entreprises et les risques potentiels réels. En 2014, lors de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) qui se tenait à Pyeongchang, en Corée du Sud, 194 pays se sont engagés à poursuivre l’examen des enjeux de la biologie de synthèse. La France en faisait partie.
Cette année, la CDB a examiné la définition de la biologie de synthèse. C'est un enjeu majeur qui permettra de poser les bases d’une éventuelle régulation.
Qu’en est-il de la biosécurité, de l’évaluation des risques, de la détection et de l’identification des organismes vivants modifiés (Protocole de Carthagène) ? Quelle(s) science(s) pour analyser les possibles conséquences environnementales du développement de la bio-ingénierie et de la biologie de synthèse ?
Les espèces exotiques envahissantes, Maïté Delmas, Muséum National d'Histoire Naturelle– 10 mn
Les espèces exotiques envahissantes constituent l'un des principaux facteurs de dégradation de la biodiversité. Elles menacent en particulier les espèces en voie d'extinction. Leur impact négatif, en particulier sur les services qu'offrent les écosystèmes, coûterait 20 milliards d’euros dans l’Union européenne chaque année et 120 milliards de dollars aux États-Unis. Les États signataires de la Convention sur la biodiversité se sont donnés jusqu’en 2020 pour contrôler ou éradiquer les espèces exotiques envahissantes les plus nuisibles et mettre en place des mesures pour gérer leurs voies d’introduction. Comment contrôler l'introduction de ces espèces et leurs commerces en particulier par l'intermédiaire du commerce en ligne ?
La financiarisation de la biodiversité, Didier Babin, MAB France– 15
La dérive de la marchandisation du vivant est inquiétante. Elle prend de plus en plus d'importance dans les politiques biodiversité internationales et nationales, y compris en France avec les actifs naturels notamment. Peut-on pour autant se passer de la finance ? On voit l'échec de telles politiques dans le domaine du carbone qui est pourtant facilement comptabilisable ? Mais comment mettre dans un plan comptable une zone humide ? Que faut-il craindre aujourd'hui du succès du concept de capital naturel ? Les partenariats-public-privé dans la conservation sont appelés de leurs voeux par plusieurs acteurs (gouvernements, ONG..) ? Quels dangers en termes de gouvernance ?