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De la médecine à l’espace : les multiples perspectives du plasma

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Compte-rendu du petit déjeuner CNRS/AJSPI du 15 novembre 2016.

Avec :

  • Antoine Rousseau, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique des plasmas (CNRS/École polytechnique/Observatoire de Paris/UPMC/Université Paris-Sud).
  • Stéphane Mazouffre, directeur de recherche à l’Institut de combustion, aérothermique, réactivité et environnement (CNRS), 

Dans un plasma, la matière est ionisée – les atomes ont perdu leur électrons  et l’ensemble forme une « soupe » d’ions. Ce qui caractérise un plasma est donc la densité de charge électrique. Au préalable, il faut préciser que nos invités travaillent sur le plasma « froid ». En effet, habituellement nous évoquons le plasma chaud (celui du réacteur expérimental de fusion Iter ou encore le plasma qui est l’état de la matière au cœur des étoiles).

Antoine Rousseau

Antoine Rousseau a d'abord présenté les applications du plasma à la médecine. Le plasma utilisé a une densité de charge électrique qui est de 10-4à 10-2 charges par cm3, soit des millions de fois moins que la densité de charges électriques des étoiles. Le principe est que le plasma crée des radicaux oxydants et permet de désinfecter les plaies et stimuler la cicatrisation. Il est utilisé pour le traitement des ulcères et lors des greffes de la peau.

Une nouvelle application est le traitement des cellules tumorales et les essais in vivo sur la souris ont donné des résultats encourageants. Mais aucun essai sur l'homme n'a encore commencé.

Enfin,  Antoine Rousseau a évoqué aussi une seconde voie explorée pour l’instant au Japon uniquement : un plasma permet d’enrichir un liquide en « oxydant », puis ce liquide est injecté dans la tumeur.

Stéphane Mazouffre

Stéphane Mazouffre travaille sur la propulsion ionique – ou propulsion à plasma – qui est un mode de propulsion dans l’espace très intéressant pour parvenir aux confins du système solaire.

En effet le moteur ionique  est capable de fournir une accélération certes très faible mais continue pendant des années.  Il est particulièrement adapté au contrôle des satellites - une fois en orbite- pour toutes les opérations de désorbitage –pour éviter la pollution spatiale, de transfert  et de maintien. Ce qui est intéressant pour les micro et nano satellites et aussi pour les satellites de télécommunications.

Stéphane Mazouffre a aussi présenté les problèmes qui sont encore à l’étude : le fait que la collision des ions sur les parois érode le matériau du moteur. Aujourd’hui, en une année de fonctionnement continu, le moteur est usé. En projet, les 900 satellites du projet One Web dont le but est d’offrir une couverture internet au monde entier seront équipés de moteurs ioniques. 


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